Archives de la catégorie Traces

crève, la morale
toi aussi t’auras mal
tu verras
le cou
les veines qui gonflent
n’arrête pas
surtout
frappe
casse
avoue tu es faite pour ça
dans le dos
le poignard
crève
tu verras
le coup
les bras qui montent
l’air rouge
chiale
le vent violent
te souffle
comme une plume
pas légère
faible
crache
crie
je hais
détourne-toi
fausse pudeur
le monde
qui tourne fou
ou s’étale
défonce
défonce-toi
éclate le sang
particules de folie
sans destinée
charognes
costumées
serpentines
les sanglots longs
sans violon
tu m’étonnes
tu verras

L’amour passe en secret
avant le plus jamais
et il s’en va, discret
aux marches du palais.

Je vois sur ton visage
toutes les tournes, les pages
un sourire sans âge
soudain tu es si sage…
sans regards, sans voix,
sans gestes on se croit
on voudrait dire » parfois »
et « toujours » et « chaque fois »

L’amour passe en secret
avant le plus jamais
et il s’en va, discret
aux marches du palais.

Il y a dans l’air amer
l’odeur de notre terre
infertile, solitaire,
détruite par la guerre.
Et nous, atomes précaires
errants de l’atmosphère
regarde, toi, ma misère,
comme nos gorges se serrent

L’amour passe en secret
avant le plus jamais
et il s’en va, discret
aux marches du palais.