Archives de la catégorie La ligne sorcière

Le son était archaïque
quand sa main lâcha
comme la fleur fanée.

Il n’avale pas un don,
la vie est quotidienne,
la frontière approche.

La muse est bien saoule
une rivière de lymphe
envahit son sang lourd:
la perte vient parader.

L’histoire corrompue
a gravé sur les peaux
un négatif flou
d’un pays noir et blanc.

Dans le coton où je grandis
le vent dépouille les nuages.
Susurre, ici, le souffle de la bouche de rage
reste là quand je frémis.

Dans son élan, moi, aux aguets
un puits sans fond envahi
le lierre s’est battu, mais distrait.

Jamais un os n’aura rougi
parfois liquide, il disparaît
cache-sexe de chair, endormi.

 Elle a l’idylle facile

la fille à l’écran tactile

dans la lumière bleue pétrole

des éphémères lucioles

elle a le vent pour elle

dans ses cheveux se mêlent

les vivants et les morts

Dans la lumière

bleue pétrole

des éphémères lucioles

l’écran tactile s’affole

et elle file

la fille facile

d’idylle en idylle

Elle regarde de loin

elle est vraiment trop proche

des mains, des doigts l’approchent

elle

dans la lumière

bleue pétrole

des éphémères

lucioles.

Vire le soleil

vire l’emblème

vire-moi la lune

vire-la l’histoire

celle du grand nez qui sent tout

celle du trottoir en glace

tu sais celle où on tombe à la fin

arrache-les les dentelles

les fausses idées qui suppurent et éclatent trop vite

les dents mesquines qui grattent à la porte

les élus locaux qui respirent trop fort

les vents violents

le soufre des allumettes

arrache-la la peau grise des camés

la flamme du flambeau

le cheval du jeu d’échec

celui qui fait des pas bizarres

qui fait n’importe quoi

arrache

arrache ça vite

oui dans la vitesse dans l’urgence

vire l’abîme acharnée

vire l’ego et son écho

vire la dame du lac

ses cheveux dans l’eau

les bêtes sauvages qui se crispent

arrache.

 

Quand je voyage je trouve, je retrouve. Quand je reviens quelque part , je tombe forcément sur le moi qui s’était arrêté là et qui maintenant voit revenir son ancien camarade. Si différents. Et on s’ étonne mutuellement, c’est sûr. On joue un peu les timides, c’est gênant .

On s’ attendrit. Et on voudrait bien jouer comme avant mais…alors on s’ allonge gentiment un moment côte à côte et on essaie de respirer ensemble. Pour se trouver. Parfois, de cette manière, on arrive à s’échanger une main, nos lèvres; même à les mélanger si on respire vraiment ensemble.

Ainsi, souvent, je ramène de mes voyages en terres connues des souvenirs de mes mois. Qui me grandissent, me rendent sage.

 

Reste

sur moi

comme si toi

était moi

comme si…

et ton front sur mon front

est mon front sur ton front

comme si,

depuis toujours

il n’y avait aucun sens,

aucune évidence ronde et chaude,

chaude comme toi sur moi

comme si toi

était moi

comme si…

et ton front sur mon front

est mon front sur ton front

comme si,

depuis toujours.

 

 

Bleu d’avant

bleu semblant

s’emmêlant

de fils

tactiles

hostiles

formés en boule

dans la foule.

Bleu saignant

s’angoissant

serrant

des îles

d’idylles

reptiles

aux yeux qui roulent

plus jaunes, plus saouls.

 

Bleu mentant

affligeant

des aimants

faciles.

La guerre docile

entre les cils

qui se défoulent.

Le bleu en boule.

 

 

A côté du silence

dans l’ordre de l’oubli

sur une petite pierre

petite pierre

gravier sous les pas

gravier déjà-vu

gravier perdu.

Je dois fondre

et m’étaler

gravier

gravier-univers

à côté du silence

dans l’ordre de l’oubli

je dois fondre

métal

liquide

brûlant

ouverte à jamais

petite pierre

gravier-univers

sur les marches

gravier perdu.

Sur le feu

un os

des êtres évidents

des sons pollués

des vitraux fondus

des anges fous

des abysses de volonté

une armée gelée.

 

Sur le feu

la main ne sent rien

rien, c’est sûr.

Factice et lourde.

Cachés, les doigts.

Le toucher s’emballe

dégénère

se plie aux courbes

du désir.

 

Sur le feu

l’étau,

et les yeux.

Résonne, le cri,

jusqu’à la fin,

pleure la faiblesse

jouis à toutes les étoiles

tombées sur terre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dépouille-moi

jusqu’à l’os blanc

jusqu’au pur

jette mes muscles, ma chair

tes muscles, ta chair

enfouis tout.

 

Je suis là pour te laisser faire

pour être engloutie

par les larmes

par le foutre

désespérément

je tète tes envies

elles sont dans mon sang

maintenant

comme un voile rouge sur le monde entier

à l’instant

à l’éternité.